Éditorial

En ce début d'année, veuillez recevoir tous les voeux de notre Conseil d'Administration, et d'abord ceux de bonne santé. En ce qui concerne le Comité et les adhérents, 2023 est placé sous le signe de changements importants. Nos Centres de Santé, en particulier, seront désormais dirigés par une nouvelle Directrice Générale, Madame Sabrina Kribeche, à qui nous souhaitons un plein succès. Notre Assemblée générale d'octobre, dont vous trouverez les conclusions au verso, a élu trois nouveaux membres qui viennent opportunément renforcer notre Conseil d'Administration (CA).
À signaler enfin, toujours au verso de cette Feuille, une contribution de Paul-André Vanicat sur la perte d'autonomie, sujet ô combien crucial.

Jean Vanoye, Président du CUCSG

Nouvelles du Comité des Usagers des Centres de Santé (CUCSG)

À l'occasion du Congrès national de la fédération des Centres de Santé qui s'est tenu à Paris le 7 octobre dernier, nous avons participé à la table ronde des usagers. C'était l'occasion de présenter notre activité devant une centaine de délégués, et nous avons eu la satisfaction de la voir pleinement reconnue. Par ailleurs, les délégués des différents Comités ont fait part de la même difficulté de recruter des volontaires pour participer aux instances des Comités.

Notre Assemblée Générale du 12 octobre a donné lieu à des débats féconds dont vous trouverez l'essentiel au verso de cette Feuille. Fait notable, trois nouveaux membres ont été élus à notre CA : Catherine Blanchet, Régine Rousseau et René Brique. Sur la base du volontariat, le CA a procédé en outre à la désignation de ses membres au sein des Commissions Prévention de l'AGECSA.

Nous avons suscité une rencontre le 2 décembre avec l'équipe dirigeante de l'AGECSA. Les échanges ont été riches en eux-mêmes, et très utiles aussi pour les informations que nous en avons retirées, en particulier concernant : 1° le recrutement de personnel paramédical (voir ci-dessous) ; 2° le fonctionnement, l'entretien et la sécurité du système informatique. Nous avons exprimé à la fois notre satisfaction et notre soutien devant la qualité du service rendu aux usagers, tout en souhaitant une relance du Projet associatif ainsi qu'une meilleure prise en compte du point de vue des usagers dans les Commissions Prévention.

Nouvelles des Centres de Santé (AGECSA)

De grands changements sont en cours dans la direction de l'AGECSA. Départ de son Directeur Général, Jacky Dupuy, qui a étroitement coopéré avec notre Comité et mené des négociations fructueuses avec les décideurs et autres acteurs, notamment associatifs. Départ aussi de la DG adjointe Catherine Pellet, et de la Responsable du Service paramédical, Stéphanie Montier, avec lesquelles nous avons travaillé de manière étroite, et dans une relation de confiance mutuelle. Devant cette situation, le bureau de l'AGECSA a décidé à notre satisfaction de nommer une Secrétaire Générale, Caroline Buttiglieri, et de promouvoir une infirmière comme Coordinatrice du Service tout en recrutant deux nouvelles infirmières. Départ enfin du bureau de l'AGECSA de Denis Réquillart, dont nous saluons le rôle de première importance et le soutien constant à notre Comité.

Par ailleurs, le recrutement de la Directrice de l'AGECSA (voir éditorial) prend effet à partir de début février. Mme Émilie Hinsinger devient quant à elle la nouvelle Responsable paramédicale. Nous leur
adressons à toutes les deux nos meilleurs voeux de bienvenue et nous nous réjouissons de pouvoir
désormais travailler avec elles.

Pourquoi nous sommes attachés à nos Centres de Santé

Nos Centres se situent dans les « quartiers sensibles » de Grenoble, dont bien des patients sont en situation de précarité, avec ce que cela peut entraîner de problèmes d'hygiène de vie, voire de misère matérielle, d'alimentation déséquilibrée et de surpoids, d'addictions diverses, de violence. Les Centres prodiguent donc des soins dans des conditions particulièrement difficiles, et pourtant ils apportent globalement de meilleures réponses de santé qu'ailleurs, d'abord fondées sur une relation aux soignants unique, comme le manifeste parfois la fidélité de patients, voire de générations de patients, sur plusieurs décennies.

Tout cela tient au modèle démocratique de PAGECSA, auquel nous nous efforçons de contribuer : coopération entre la présidence, la direction et la coordination des soignants ; CA composé de soignants, de notre Comité, de Collectivités locales, d'Institutions de santé, de membres de la société civile. Cela permet à nos Centres de faire face aux incertitudes sanitaires, politiques et financières, et de lutter contre les inégalités en matière de santé. Cela les engage aussi à se rapprocher de la « politique de santé que nous voulons » (voir Feuille précédente, septembre 2022) et à résister aux tendances négatives de notre système de santé.

Cela tient aussi à des choix que nous défendons et que cherchons à valoriser : tiers payant, rendez-vous rapides, engagement des soignants, coordinations du parcours de soins, travail des secrétaires médicales accueillantes, médiations sociale et sanitaire.

Cela nous amène à défendre notre relation directe avec les secrétaires médicales accueillantes au-delà de l'outil numérique DOCTOLIB ; à demander que les Commissions Prévention prennent bien en compte le point de vue des usagers et à promouvoir la relance du travail sur le Projet associatif (voir plus haut) ; à soutenir la création du nouveau Centre enfants familles, à réclamer des postes de psychologues, à valoriser
l'ouverture enfin de nouveaux locaux aux Géants...
Le Comité des Usagers

Questions posées par la perte d'autonomie

Avec le vieillissement de la population, le risque de perte d'autonomie touche de plus en plus de monde. Dans bien des cas ce sont les proches, souvent les conjoints ou les enfants qui pallient ce handicap. Mais dans une société qui se veut solidaire comme la nôtre, il est tout à fait logique que la solidarité nationale soit mise à contribution à travers le budget de la Sécurité Sociale.
Le PLFSS (Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale) est voté chaque année conjointement au budget national. Que contient ce PLFSS pour 2023, qui permettra un meilleur accompagnement de la perte d'autonomie ?
Un certain nombre de petites mesures devraient être mises en places... d'ici à plusieurs années :

1° Le financement des services proposant des soins infirmiers à domicile pour les personnes âgées ou en situation de handicap sera échelonné sur sept ans !

2° Les personnes éligibles à l'aide personnalisée à l'autonomie (APA) se verront proposer jusqu'à 2 heures de soutien qui seront dédiées à l'accompagnement et au lien social. Une bonne chose en soi, mais une entrée en vigueur de la réforme prévue au 1" janvier 2024 et surtout une mise en place qui s'étale jusqu'au... 31 décembre 2028. Le PLFSS ne précise pas non plus avec quel personnel ce dispositif sera mis en place. Cela rend particulièrement dubitatif quand on connaît la difficulté de recrutement dans l'aide à domicile !

3° Il est annoncé 3000 postes d'aides-soignantes et infirmières dans les EHPAD en 2023, ce qui représente moins d'un demi-poste par EHPAD. On est bien loin des 50000 postes annoncés d'ici 2027 dans le PLFSS...

4° La simplification des aides en direction de l'habitat inclusif est prévue en... 2025 !

Quand verra-t-on enfin une vraie prise en considération du vieillissement et de l'accompagnement des personnes âgées pour une plus grande autonomie ?
Car au-delà d'un problème de santé publique — ce n'est pas d'abord nécessairement un problème de santé en soi que le vieillissement —, ce sont là un enjeu primordial et un défi majeur qui engagent ce qu'une société voulue avancée et démocratique comme la nôtre est capable de mettre en oeuvre afin de créer les conditions du « vivre ensemble ». C'est donc là un vrai choix politique.

Paul-André Vanicat